Cambodge,

Carnet du Cambodge n°1

Susaday,
Nous sommes enfin arrivés au Cambodge. Pour cela, nous avons pris un bus de six heures pour aller de Ho Chi Minh à Phnom Penh, avec un passage à la frontière qui s’est très bien passé contrairement à nos appréhensions. Heureusement, nous avions fait notre visa en ligne, ce qui peut éviter les problèmes de corruption. Une fois arrivés dans la capitale khmer, nous avons eu des petits soucis d’argent puisque nous pensions retirer des riels cambodgiens en allant à la banque, mais non, nous avons reçu des dollars ! En fait, il s’avère que les khmers utilisent les dollars comme monnaie principale et les riels comme complément pour les sommes en dessous de 1$. On a rapidement appris à jongler avec les deux et à faire les conversions. À Phnom Penh, nous avons visité le Musée National du Cambodge rempli de sculptures angkoriennes et la magnifique Pagode d’argent dans l’enceinte du Palais Royal. À première vue on se dit qu’elle devrait s’appeler la Pagode dorée, alors qu’en fait elle tient son nom des 5 000 carreaux d’argent massif de 1 kg chacun qui pavent son sol. Nous avons aussi assisté à un joli spectacle de danses traditionnelles créé par l’association Cambodian Living Arts pour redonner vie à ces danses disparues avec ses artistes qui n’ont pu survivre au génocide des Khmers rouges.

Nous avons été surpris de voir que beaucoup de choses sont faites par des ONG dans le but d’aider les populations qui essayent encore de se remettre après ces terribles événements. Par exemple, nous avons dîné dans un restaurant où une partie de la note est reversée à un orphelinat et où les serveurs sont des élèves ou des professeurs. Après Phnom Penh, nous sommes allés à Sihanoukville, une station balnéaire sans trop de charme d’où nous sommes partis le lendemain pour aller à Otres Beach, à 6 km de là. Il n’a pas fait très beau, c’est normal, nous sommes en pleine saison des pluies alors nous nous sommes reposés entre les transats de la plage et ceux de la piscine entre deux averses. Pour terminer la semaine, nous avons changé de cap. Direction Kampot et son célèbre poivre ! C’est une petite ville au passé colonial dont il reste encore quelques éléments architecturaux mais c’est surtout une petite ville tranquille, où il n’est pas dangereux de se déplacer en scooter ou à vélo (et ça c’est important !). Nous avons particulièrement aimé la maison d’hôtes dans laquelle nous avons séjourné, Bandini’s, qui est par ailleurs tenues par un couple de Français et qui offre un magnifique jardin où il est bon se prélasser avec un livre de leur grande bibliothèque.

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Le Musée National du Cambodge terracotta et le Palais Royal à Phnom Penh.

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Une stupa d’un grand roi Khmer dans les nuages, une jolie porte ajourée, une bougie au temple Wat Phnom, une jolie danseuse et un bouddha adoré.


COUP DE COEUR
Depuis que nous sommes au Cambodge, nous n’avons pas eu d’énorme coup de coeur. Nous avons souvent entendu parler des habitants qui sont très accueillants mais même si nous les avons trouvé souriants, nous ne sommes pas encore tombés sous le charme des Khmers. Un endroit nous a quand même beaucoup plu et nous y sommes au moment même de la rédaction de cette newsletter, c’est Kampot. Étant en retard sur notre planning en Asie du Sud-Est, nous avions pensé aller directement dans le nord à Battambang.

Mais finalement sur les conseils d’une amie (coucou Noémie !), nous avons pris deux jours à Kampot, puis trois parce qu’on s’y sentait tellement bien. Ville de prédilection de la communauté française, cette petite ville est vraiment agréable à vivre. C’est un vrai plaisir de prendre un scooter et de rouler en dehors des sentiers battus. Nous avons aussi fait une croisière sur la rivière Prek Teuk Chhou au coucher de soleil, une bonne excuse pour aller voir de plus près les lucioles qui clignotent telles une guirlande de Noël.

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NOS IMPRESSIONS
En arrivant dans un pays, nous nous renseignons sur l’histoire de celui-ci pour essayer de comprendre la situation actuelle. Évidemment, nous étions bien conscients que nous allions dans un pays qui a vécu un génocide terrible dans les années 1970 mais alors que cette période n’a duré « que » trois ans, elle est toujours la cause des problèmes du Cambodge. On a beau dire que le Cambodge est un pays bouddhiste, c’est surtout l’un des pays les plus corrompus du monde. Quand on arrive à Phnom Phen, c’est flagrant. On circule entre les tuk tuk et les 4×4 de luxe. Ici, la classe moyenne n’existe presque pas. Les riches peuvent tout se permettre et sont dans un système qui leur profite pendant que les pauvres n’ont pas l’éducation nécessaire. Peu se révoltent contre le gouvernement de peur qu’un nouveau changement entraine une crise terrible. Une franco-cambodgienne qui a un hôtel et un restaurant à Otres Beach nous a assuré que malgré une école gratuite et ouverte à tous les enfants, seuls ceux qui ont de quoi payer des backchiches au professeur sont instruits. La corruption est partout dans ce pays.

C’est à n’y rien comprendre. D’un côté, il y a une religion hybride entre bouddhisme et hindouisme qui prêche des paroles de paix et de l’autre les dirigeants comme les moins importants fonctionnaires sont corrompus jusqu’à la moelle. On remarque que finalement il y a de l’argent au Cambodge. Mais il est très mal réparti dans la population. Et cet argent ne provient pas ce que produit le Cambodge (15 millions d’habitants VS 15 milliards $ de PIB) mais il vient des aides internationales ! Déjà lorsque que les Khmers rouges ont quitté le pouvoir pour aller se réfugier dans la forêt, l’argent de l’aide internationale gérée par la Thaïlande était donné en partie aux responsables d’un génocide de 2 millions de personnes. En 2013, après les résultats des élections truquées par le Parti du Peuple, au pouvoir depuis 30 ans et installé par les Vietnamiens, les Khmers se sont soulevés à Phnom Penh mais cette rébellion a vite été matée et les Cambodgiens ne peuvent désormais plus se rassembler… Les choses vont certainement changer mais il faudra des dizaines d’années pour que les résultats soient là.

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ANECDOTE DE LA SEMAINE
À Kampot, nous avons décidé de visiter la parc national du Bokor non loin de la ville. Nous avons donc loué deux scooters pour profiter pleinement des paysages de jungles et de cascades. Malgré la pluie qui s’est abattue sur nous, nous avons adoré ce parc resté sauvage. Arrivé au point culminant (à 1080 mètres), nous avons découvert un casino, une église et des maisons de style colonial totalement en ruines. Avec le brouillard épais qui recouvrait la montagne, l’ambiance était glaçante !

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Quelques infos sur le Cambodge
Monarchie constitutionnelle élective
Depuis 1984, Hun Sen, ancien Kmer rouge, est le Premier Ministre
15,7 millions d’habitants


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