Kia ora,
Dans la dernière newsletter, nous avons terminé notre récit à Auckland sur le retour de notre voyage dans le Northland. Dans cette newsletter, vous verrez que nous avons continué sur la route en descendant vers les Coromandels et Bay of Plenty, deux régions exceptionnelles pour les vacances. Mais avant, pour fêter Noël, nous avons décidé d’aller à Hamilton, la quatrième ville du pays, et d’y retrouver nos nouveaux amis du Sud-Ouest rencontrés à Auckland. Nous avons essayé de mettre les petits plats dans les grands pour fêter dignement Noël loin de notre pays et nos familles. Au menu : apéritif gourmand, saumon fumé, magret de canard avec sa purée de kumara (la patate douce néo-zélandaise) et fagot de haricots verts, pour terminer sur une mousse au chocolat noir et un gâteau au citron et graines de pavot. Autant vous dire qu’à la fin du repas, nous avons eu du mal à manger les desserts ! On a passé un très bon moment tous les sept avec nos bonnets de Père Noël sur la tête et nos petits cadeaux offerts à minuit. C’était un joli réveillon à la française. Le lendemain, nous avons passé la journée ensemble et nous avons visité les jardins d’Hamilton où tous les grands styles sont représentés : anglais, chinois, japonais, français et j’en passe.
Nous avons ensuite pris la route pour les Coromandels, la région préférée des habitants d’Auckland pour y passer leurs vacances. Et oui, car fêtes de fin d’année riment avec grandes vacances d’été pour les Kiwis qui profitent des saisons inversées. À cette période, les villes se vident et tout le monde en profite pour partir en camping et aller pêcher ou juste se retrouver en famille pour faire un barbie (barbecue). Quand nous sommes allés dans les Coromandels, entre Noël et le jour de l’an, nous étions pile dans le pic des départs en vacances ! Les campings étaient tous tellement remplis qu’il était difficile d’avoir un peu d’espace, sans parler des prix qui ont plus que doubler… Mais cela ne nous a pas effrayé puisque nous avons commencé notre voyage sur la côte ouest en remontant doucement une route étroite à quelques mètres de l’eau. La route était magnifique avec tous les pohutukawas (ou arbre de Noël) en fleurs, un vrai spectacle ! Après une nuit dans un camping de pêcheurs (il y avait des bateaux et des cannes à pêche partout), nous sommes allés jusqu’à Fletcher’s Bay, tout au nord des Coromandels, là où la route s’arrête. Trente kilomètres de gravel roads (route de gravier) après, nous avons garé notre Vanette dans un camping spartiate et nous avons été surpris en plein déjeuner par un hélicoptère se posant à quelques mètres de nous ! Dans ce genre de région, le seul moyen d’aller dans un hôpital en urgence est de prendre l’hélicoptère directement pour Auckland. C’était en effet la seule solution pour la personne qui s’était blessée lors d’une longue randonnée, heureusement dans son cas, une personne qui l’accompagnait a pu trouver un téléphone fixe au camping, car ici, aucun téléphone portable ne fonctionne. En redoublant de prudence, nous sommes à notre tour partis pour cette randonnée mais nous avons fait demi-tour au bout de 2h30 de marche car la nuit approchait. L’avantage dans ce genre d’endroit, c’est qu’évidemment on est perdu, loin de tout, et qu’il n’y a donc pas de pollution lumineuse. Je crois qu’on n’avait jamais vu de ciel étoilé avant dans notre vie. La Nouvelle Zélande, en étant dans l’hémisphère sud, a la chance de pouvoir être exactement au bon endroit pour avoir une vue imprenable sur la Voie Lactée.
Le jour d’après, nous avons mis le cap sur la côte est en passant par les montagnes des Coromandels, rien de très haut mais assez pour mettre en difficulté notre petite Vanette, puis nous nous sommes arrêtés à la sublime Cathedral Cove. Après 45 minutes de marche, nous avons découvert l’une des plus belles plages de Nouvelle Zélande mais aussi l’une des plus connue. On ne s’attendait pas à ce qu’il y ait autant de gens ! Finalement, les petites baies que nous avons vu sur le chemin était beaucoup plus agréables. Autre stop de l’après-midi : Hot Water Beach. Cette plage a la spécificité d’avoir des sources d’eau chaude qui remontent dans le sable, il suffit de creuser dans le sable à l’aide d’une pelle pour former des jacuzzis. Même si nous avions une petite pelle, nous avons surtout mis les pieds dans le sable et attendu que l’eau chaude monte. Il faut faire attention car on peut parfois être ébouillanté. Après ces aventures dans la péninsule, nous sommes de retour à Hamilton ! Et oui, apparemment cette ville nous attire comme un aimant. À vrai dire, nous attendions des colis remplis de délices français, nous ne pouvions pas ne pas aller les chercher ! Et nous en avons profité pour passer le nouvel an avec nos copains du Sud-Ouest avec qui, le lendemain, nous sommes aussi allés voir Blue Spring, une source d’eau tellement pure que l’eau est d’un bleu comme on n’en a jamais vu. Pour l’anecdote, c’est aussi la source qui remplit 70% des bouteilles de Nouvelle Zélande.
Cathedral Cove et Hot Water Beach
Blue Springs près de Hamilton
Prochain arrêt : Rotorua ! L’odeur de soufre est la première chose que l’on remarque dans la ville maorie. Impossible d’y échapper : ce haut lieu de la géothermie empeste ! Nous en avons eu un aperçu très rapidement en visitant le Kuirau Park en plein centre-ville où les piscines de boues et les fumerolles malodorantes côtoient des bassins d’eau chaudes où les visiteurs peuvent y plonger les pieds. Plus tard dans la journée, nous sommes allés aux Blue Baths, des bains datant de 1933 où l’eau de la piscine invite plus à se détendre qu’à y nager. Le lendemain, nous continuons l’expérience sulfureuse à Wai-O-Tapu (eaux sacrées en maori), une zone géothermique particulièrement active. L’aventure commence avec l’observation d’un geyser activé par le biais d’un bon paquet de savon lancé dedans ! C’est étonnant à voir. Il y a longtemps, des prisonniers, qui abattaient des arbres autour du geyser Lady Gnox, ont voulu laver des vêtements et on trouvé cette source d’eau chaude. Ils ont alors mis leurs vêtements dans le trou d’eau chaude avec du savon sauf que celui-ci a déclencher une explosion d’eau qui a expulsé les vêtements partout. Nous ne sommes pas certains que les vêtements étaient réellement lavés mais en tout cas, c’est aujourd’hui une bonne attraction ! Nous continuons à marcher dans la zone géothermale, nous découvrons des piscines géantes de boues bouillonnantes, un lac de 70 mètres de large mais aussi de profondeur qui impressionne par ses couleurs, appelé Champagne Pool, et des lacs tellement verts (et remplis d’arsenic) qu’aucune vie n’existe. Comme presque tous les jours dans cette région, nous avons terminé la journée en nous baignant dans une rivière d’eau chaude ! À Kerosene Creek, l’eau froide de la rivière se mélange à une source d’eau très chaude venue de la terre, et offre une rivière entière à 40 degrés, parfaite pour se prélasser. Les jours d’après, nous avons faits une grande marche de 12 km dans la forêt de séquoias Redwoods et nous sommes passés par la Hamurana Spring, une source d’eau qui vient de 15 mètres sous terre qui est encore une fois d’une telle pureté que l’eau est d’un bleu irréel.
La zone géothermique de Wai-O-Tapu : Champagne pool, Lady Knox geyser, gros plans abstraits et lac vert fluo.
La source d’eau pure de Hamurana et Kerosene creek
La forêt de Redwoods à Rotorua – Tokorangi Pa track
Quittant Rotorua un peu avec regret (nous étions bien là-bas…), nous partons vers Whakatane au nord de la Bay of Plenty (ou baie de l’abondance) dont nous avions lu que c’est la ville la plus ensoleillée de Nouvelle Zélande. Plein d’espoir, nous réservons une traversée en bateau de 1h30 pour aller sur le seul volcan actif maritime du pays. Manque de bol, le jour où nous avions prévu de la faire, il y a eu une tempête. Départ prévu à 9h30 plutôt que dans l’après-midi car apparemment les conditions météos sont meilleures mais une fois arrivés sur le bateau, nous remarquons rapidement que cela ne va pas être une promenade de santé ! Les vagues dépassent le bateau en hauteur, nous devons tous rentrer à l’intérieur et essayer de supporter le voyage. Mais tout le monde n’y arrive pas, et la moitié du bateau est en train de vomir dans son sachet… Une fois sur l’ile, c’est la découverte d’un nouveau monde, rien dans le paysage n’est familier. C’est comme arriver sur une autre planète, à la différence que nous pouvons respirer normalement la plupart du temps. Sauf quand on s’approche trop près des fumerolles et là, nous devons mettre un masque à gaz car le souffre est tellement concentré qu’il brûle les muqueuses. Sans parler de l’odeur d’œuf pourri qui a ravi toutes les personnes n’ayant pas le pied marin (comme la personne qui écrit ces lignes). Deux heures durant, nous avons sillonné les chemins sur le volcan sous l’œil de nos deux accompagnateurs, appris que la dernière éruption avait eu lieu l’année d’avant et même goûté l’eau du volcan ayant la même acidité qu’un Coca Cola. Heureusement le retour a été plus serein, nous avons même pris le temps de manger un sandwich à bord avant de repartir vers la côte.
COUP DE COEUR
Nous ne nous y attendions pas, mais Rotorua a été un vrai coup de cœur pour nous. Nous avions peur de ne pas supporter l’odeur du souffre mais comme vous devez le savoir, la Nouvelle Zélande est un pays où il y a beaucoup de vent, donc l’odeur de souffre est rapidement balayée. On a aimé profiter des bains chauds qu’ils soient naturels, comme à Kerosene Creek ou artificiels comme à notre camping, c’est vraiment agréable de s’y prélasser tous les soirs. Et chose importante, il a fait beau ! Dans ce pays, le temps change très fréquemment et rapidement, et après plusieurs jours de pluie à Hamilton, nous avions retrouvé le soleil et c’est plus qu’agréable. Rotorua est aussi la ville maorie par excellence ! C’est un point central de la culture du pays avec des villages exclusivement maoris et leurs maisons communautaires typiques (où il est d’ailleurs nécessaire d’enlever ses chaussures pour entrer dedans), ses maisons construites entre les fumerolles brulantes et les tombes qui ne peuvent être enterrées.
NOS IMPRESSIONS
Plus nous avançons dans notre voyage, et plus nous commençons à connaître les Kiwis. Ici, tout est simple : la nourriture, la façon de vivre, le choix des vacances, les relations entre les gens. C’est en clair l’opposé de la France. En effet la nourriture n’est pas excellente mais on trouve de quoi se préparer de bons petits plats, plutôt que de passer ses vacances sur une plage en Thaïlande ou en Croatie, les néo-zélandais préfèrent faire du camping (mais attention, ils sont super équipés !), et plutôt que d’être méfiants de prime abord, ils sont en général accueillants. Le fait d’avoir voyagé pendant leurs grandes vacances, nous a permis d’en rencontrer beaucoup, de passer des soirées entières avec eux à boire du cidre (trop sucré) et même à goûter une spécialité : le hangi, de la viande de porc sauvage et des saucisses accompagnées de maïs, de pommes de terre, d’un type de cresson et de petits pois. Dans la grande majorité et pour faire dans les grandes lignes, pour rendre heureux un Kiwi en vacances, il lui faut sa famille et ses amis, beaucoup de viande pour le barbie et un emplacement assez grand pour installer sa grande tente et des chaises. Finalement, nous ne sommes plus sûrs qu’il en faille beaucoup plus !
L’ANECDOTE
Un soir, nous étions en train de manger dans la cuisine commune du camping quand nous avons rencontrer un couple de maoris venu à Rotorua pour passer leurs vacances avec leurs enfants. Pour le diner, ils avaient décider de préparer un hangi, qui est une méthode de cuisson qui consiste à creuser le sol pour y faire mijoter la nourriture à l’aide de pierres chauffées et de vapeur. Mais cela évoque aussi le plat dont nous vous avons parlé précédemment. Nous leur demandons donc ce qu’ils préparent et la femme nous tend une assiette remplie du plat traditionnel. Sauf que nous venions de terminer de manger notre salade de riz ! Ils nous demandent en retour s’ils peuvent goûter un peu de notre salade méditerranéenne, nous leur en servons une assiette et la femme semble surprise. Elle nous dit : » Mais vous ne mangez que ça… avec des fraises en dessert ? Vous n’ajoutez même pas de crème dessus ? « . Ici, les fruits sont tellement bons qu’il n’est pas nécessaire d’ajouter quelque chose dessus. Donc on lui répond que cela nous suffit, surtout pour un soir. Étonnée, elle tend l’assiette de salade de riz à son mari qui, coupé dans sa dégustation du plat de hangi, lui dit tout bas « This is shit » ou en français » C’est de la merde « . Nous n’étions pas sensés l’entendre mais cela nous a bien fait rire !
Quelques infos sur la Nouvelle Zélande
Monarchie parlementaire dont la reine est Élisabeth II
Devise nationale : God Defend New Zealand
4,7 millions d’habitants dont 67,6% d’européens néo-zélandais, 14,6% de Maoris,
9,2% d’asiatiques et 6,9% d’îliens du Pacifique
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